Léonard de Vinci

samedi 7 mars 2009

LE XVIII°S CHAPITRE 25 NEOCLASSICISME (fin), CHAPITRE 26 ROMANTISME (1)

CHAPITRE 25 LE NEOCLASSICISME. (fin)
CHAPITRE 26 LE ROMANTISME (1)
Jacques ROUVEYROL
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CHAPITRE 24 : LA DEUXIEME PHASE DU NEOCLASSICISME (Fin XVIII°-début XIX°)I. VERS LE « DECORATIF » : LE « STYLE EMPIRE »
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1. Architecture et décoration : Charles PERCIER et Léonard FONTAINE : Recueil des Décorations intérieures 1812)
La Porte de Brandebourg à Berlin est de style néoclassique « pur » : les chapiteaux doriques. Simplicité et austérité des lignes sont la règle.
En revanche, l’Arc de Triomphe du Carrousel à Paris, de Percier et Fontaine est de style néoclassique «déclinant » : les chapiteaux sont corinthiens, l' ornementation importante et la polychromie fait son apparition.



Le mobilier suit la même voie. Le lit de la Récamier peint par David a une pureté de ligne qu’on ne retrouve pas dans le dessin de lit réalisé par Percier.




2. La peinture.

a. Le culte de l’empereur : le nouvel Alexandre.

Le néoclassicisme dans sa phase « pure » met en valeur le héros stoïcien caractérisé par la maîtrise de soi. Le néoclassicisme dans sa seconde phase met en valeur le héros conquérant caractérisé par la maîtrise du monde. Pour le premier, le modèle est Socrate ou le philosophe stoïcien, pour le second, c'est Alexandre. Dans Les Pestiférés de Jaffa, Gros montre un général se protégeant le nez contre les miasmes émanant des pestiférés tandis que l’empereur qui ne paraît nullement incommodé, touche au contraire un malade dans le dessein de le guérir comme le faisaient les rois avec les écrouelles.

Gros (avec Vernet) sera le principal peintre des batailles (des victoires) de Napoléon. Propagande à la goire de l'empereur.

2. Vers le tournant du siècle, et parce que l’aventure napoléonienne a quelque chose de romantique (mise en scène des exploits, empreints de démesure, d’un génie), le néoclassicisme va évoluer vers ce qui va devenir le romantisme. D’abord en introduisant l’exotisme (Voir l’Atala de Girodet, illustrant Chateaubriand) et vers un traitement qui renoue avec ce que le néoclassicisme avait proscrit : le retour à la couleur (laissant le dessin au second plan), une composition plus tourmentée (renoncement aux lignes géométriques simples, à la « frise »). Témoin, ci-dessous : La Justice et la Vengeance poursuivant le Crime de Prud’hon.


Ainsi, le néoclassicisme n’est pas d’un bloc :
1.Il est parfois pénétré du sensualisme rococo.
2.Il donne parfois lieu à des révoltes dont les excès-même préfigurent le romantisme.
3.Il connaît en fin de siècle, un changeant de ses valeurs : de la maîtrise de soi stoïcienne à la maîtrise du monde napoléonienne.

Pour télécharger le diaporama du cours :


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CHAPITRE 25 : LE ROMANTISME (1)
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I. ROMANTISME ET CLASSICISME
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1.La référence

--> Pour le néoclassicisme, la référence c’est l’antiquité et, dans l’antiquité, la règle.
--> Pour le romantisme, la référence c’est le moyen-âge et, parce que c’est une période peu connue, dans le moyen-âge la libre imagination.



Dans ce paysage d'un des plus grands maîtres du romantisme, Caspar David Friedrich, L’Abbaye dans la Forêt, point de ruines romaines mais les vestiges d'un bâtiment religieux gothique.

Le Palais de Westminster construit en 1840-1864 est de style gothique et nullement inspiré de l'antiquité romaine.


2. Du dessin à la couleur.

--> Pour le néoclassicisme, la priorité va au dessin et non à la couleur. La référence en la matière est Poussin.
--> Pour le romantisme, la priorité va à la couleur et la référence est Rubens


L'opposition est claire si l'on compare (ci-dessus) les œuvres de Guérin (néoclassicisme) et de Loutherbourg (romantisme)

3. De la raison à la passion

--> Pour le néoclassicisme, le thème est celui du triomphe de la raison sur les passions
--> Pour le romantisme, c’est la Passion qui prime, l’émotion, l’irrationnel (ci-dessous, Le Cauchemar de Füssli).
Précision : Le romantique est un passionné. Mais pas au sens « commun » du terme. Passionné, il est passif. Non pas actif, mais agité. Possédé par une force extérieure. Amoureux, c’est Werther qui ne s’appartient plus dès lors qu’il est « foudroyé » par la vision de Charlotte. Savant, c’est Faust ou Frankenstein, possédés par le démon de la science (ou le Balthazar Claes de Balzac dans La Recherche de l’Absolu). Méchant, c’est Le Moine de Lewis, incarnation du Diable. Le héros romantique est pris par une force qui le dépasse et l’anéantit. (Voir plus loin : le sublime).



II. LA PEINTURE DE PAYSAGE.

Depuis le XV° siècle et les recommandations d’Alberti, c’est la peinture d’histoire (qui emprunte à la Bible, à la mythologie voire à l’histoire proprement dite ses thèmes) qui constitue le genre noble. Au XVII°, en Hollande, à cause de la Réforme, elle cède la place au paysage, à la scène de genre, à la nature morte. Ailleurs, plus que jamais, la peinture d’histoire prime. Au XVIII°, le Rococo impose la scène de genre (comme, d’ailleurs, la peinture moralisante à la Hoggart ou à la Greuze). Le néoclassicisme, en réaction, ramène la peinture d’histoire au premier rang. Il reviendra au romantisme, au XIX°, de faire du paysage le genre privilégié.
Mais, quel paysage ? Il faut bien distinguer le paysage romantique du paysage classique.

1. Le paysage classique.

Il est une peinture d’histoire. En lui-même, il ne dit rien. Il ne parle que:
a. s’il constitue le décor approprié d’une « histoire » (de la mythologie ou du christianisme),
b. s’il est allégorique.
c. si l’homme domine le paysage.
Exemple : Les quatre saisons de Poussin. Chaque tableau est
a) la mise en scène d’un épisode biblique (Adam et Eve, Ruth et Booz, La grappe de Canaan, le Déluge),
b) l’allégorie d’une saison (Printemps, Eté, Automne, Hiver) peinte à la lumière du jour qui convient le mieux (matin, midi, après-midi, nuit) et,
c) la scène jouée par les personnages donne son sens au paysage. L’homme domine.



2. Le paysage romantique.

Il parle de lui-même; il est en lui-même une histoire. Le paysage peut traduire des pensées, des émotions, des sentiments. Il est lui-même comme possédé par une force qu’il exprime. Le Capucin au bord de la mer de Caspar David Friedrich (ci-dessous) exprime assez la formidable antinomie sur laquelle s’articule, si l’on y réfléchit, notre vie. D’un côté, ce point minuscule, l’homme : rien. De l’autre, c’est-à-dire partout autour, l’infini ( Dieu ? l’univers ? peu importe) : tout. Mais, ce sentiment de n’être rien n’est pas comparable à celui que peut éprouver, écrasé par le grandiose de l’œuvre totalitaire nazie ou soviétique (qui entend s'inspirer du néoclassicisme), l’individu nié par l’idéologie du Parti. C’est au contraire un sentiment exaltant dans la mesure où l'individu participe à cet infini qui l’environne. Où il se trouve pénétré de la grandeur devant laquelle il se pose.



3. Les trois grands paysagistes romantiques

a. Caspar David FRIEDRICH 1774-1840



Qu’on y prenne garde, ce Voyageur au-dessus de la Mer de Brume n’est pas Lamartine ou Chateaubriand. C’est seulement un voyageur anéanti devant l’immensité du spectacle qui s’offre à son regard. Sans doute est-ce le type même du romantique et donc aussi bien du poète romantique. Car, on n’imagine pas qu’étant monté à cette hauteur et y découvrant la formidable puissance des éléments, il puisse consentir jamais à redescendre vers l’étroitesse de la vie ordinaire.


b. William TURNER 1775-1851

Ce peintre de la lumière préfigure aussi bien les impressionnistes que la peinture abstraite. Mais il est romantique par la puissance expressive qu’il communique précisément à cette lumière.



c. Hubert ROBERT 1733-1808

C’est le peintre des ruines. Ce n’est pas vers le Moyen-Âge qu’il se tourne, mais vers l’antiquité. Pourtant, il n’est pas néoclassique. Ses tableaux ne racontent pas d’histoire et il n’y a aucune nostalgie de l’antique, comme chez les néoclassiques. C’est la ruine qui le fascine. Et ce qui trouve à s’exprimer dans ses toiles est encore quelque chose de formidable. Une immensité, un infini : la profondeur du temps. Un temps qui nous dépasse et nous embrasse en même temps.



Voici donc tous tous les points sur lesquels le romantisme et le néoclassicisme s’opposent.

A suivre ...

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